Le Repos Sauvage, c'est un lieu de verdure au bord de la Loire pour siester, se reposer, bouquiner
Un lieu où les mots, les livres se donnent rendez-vous pour un grand bol d'air en bord de Loire.
Un lieu dans lequel, mystérieusement, les poèmes poussent dans les arbres, sur les branches de frênes...
Fallait-il garder ce lieu magique secret ? Bien sûr que non ! Alors nous l'avons ouvert, et nous ouvrons à chaque édition les pages de son histoire...
Le Repos Sauvage c'est un festival estival accompagné d'une programmation éco-poétique en amont. Ces initiatives sont portées par une association, la Marmite en terre. Les chevilles ouvrières de l'événement sont Claire (habitante de l'île de Chalonnes) et Mathilde, l'ensemble est soutenu par plein d'énergies bénévoles. En 2025, c'est la 6ème édition après un arrêt de quelques années de 2020 à 2024.
Mais d'abord il faut vous raconter pourquoi ici, les poèmes poussent dans les arbres. Il est question d'une sirène de Loire, d'un John-John aventureux, de pollen de poème...
Pourquoi, au Repos Sauvage, les poèmes poussent sur les frênes de l'île de Chalonnes-sur-Loire ?
Au Repos Sauvage, quand vous arpentez la forêt poétique au printemps, regardez bien les bourgeons des frênes. Ils sont gros et bien noirs comme de l'encre... c'est qu'à l'intérieur, une fleur particulière est prête à s'ouvrir... une fleur de poème. Et pourquoi donc ici, dans l'île, les poèmes poussent dans les arbres ?
Bien sûr vous les connaissez, les sirènes de Loire. Vous connaissez leurs penchants pour la poésie. Je ne vous fais pas de dessin... Mais il se trouve qu'entre le pont de l'Alleud et celui de Montjean, la sirène qui a établi ses quartiers a des réactions assez particulières. Quand elle entend sur la berge quelqu'un dire à voix haute de la poésie, emportée par l'enthousiasme, elle bondit des eaux du fleuve dans un « Schbooooing ! » magnifique.
Il y a bien bien longtemps, un jeune homme étourdi s'était aventuré dans l'île de Chalonnes. Rien de prémédité, il essayait le nouveau ballon gonflable en toile pâte à papier qu'il venait d'inventer... quand une tempête l'a précipité à terre. Rien de cassé, heureusement. Ce jeune homme s'appelait John-John Henderson. Il a arpenté l'île, séduit par la puissance et la douceur du fleuve. Il est resté un jour, puis deux, puis... il n'en est plus reparti. Un jour, alors qu'il marchait sur les berges du fleuve, pris par une soudaine mélancolie, les mots d'un poème ont surgi de ses lèvres. Et ce qui devait arriver arriva, la sirène de Loire euphorique bondit des eaux de Loire... John-John en tomba éperdument amoureux.
Pour la voir et la revoir, il ne cessait de lire à voix haute des poèmes sur les berges. Il construisit aussi une cloche de plongée, le Batisplaf, pour la voir de plus près. Pour emporter définitivement le cœur de sa bien-aimé il essaya d'imaginer comment assurer à sa bien-aimée une nourriture poétique constante. Après des années et des années de recherche en collaboration avec les insectes pollinisateurs de l'île, ils mirent au point ensemble un pollen bien particulier. Un pollen de poème !
C'est ainsi que chaque année, des poèmes naissent, fleurissent et grandissent sur les arbres de l'île. Et chaque année à la saison hivernale les crues de Loire décrochent les poèmes des arbres et les emportent jusqu'à la sirène. Bien sûr elle ne peut pas tout récolter, aussi les poèmes emportés par le fleuve jusqu'à l'océan suivent le cycle de l'eau, s'évaporent en nuages et retombent sur le monde en gouttes d'eau poétiques.
Au Repos Sauvage, vous pouvez déambuler et visiter la Forêt poétique...